Zoom sur Cap Croisette

Le 8 octobre le club organise une sortie de plusieurs jours à Cap Croisette.
Un petit zoom sur le lieu s’impose ! Cap Croisette marque le début du massif des calanques de Marseille et fait partie administrativement du 8e arrondissement de la ville. Il est inclus dans le parc national des Calanques et fait principalement office de port. Ce dernier est nommé port des Croisettes et implique l’interdiction officielle de la baignade à cet endroit.

Le cap est séparé de l’île Maïre par une étroite passe nommée passage des Croisettes d’environ 80 mètres de large. Doté d’un fort courant, ce passage est essentiellement emprunté par des navires de pêches et de tourisme, puisqu’il est sur la voie la plus directe entre les Vieux-Port de Marseille et les Calanques. Les navires plus imposants doivent contourner l’île Maïre et l’île Tiboulen de Maïre qui la jouxte.

D’où vient son nom ?

Le cap Croisette tire son nom des éphémères petites croix (crouseto en provençal) qui se sont succédées sur cette pointe rocheuse afin d’honorer les victimes des naufrages, fréquents au temps de la navigation à voile. Les croisettes d’hier ont été remplacées par la croix en béton du passage des Croisettes, érigée en souvenir du naufrage du paquebot le Liban en 1903, qui fit une centaine de morts.

Le lieu est aussi parfois appelé la baie des Singes : le nom proviendrait d’un profil de l’île Maïre vu depuis cette baie, qui aurait la forme d’une tête de singe. Autre explication : c’était un lieu de contrebande, et les habitants étaient sommés de se comporter vis à vis de ces trafics comme les singes de la sagesse : rien vu, rien entendu, et ne rien dire…

Certains historiens écrivent que le cap Croisette est le véritable lieu de la fondation de Marseille. C’est donc une troisième hypothèse, après celles du Vieux-Port et de la fontaine de Voire. Quoi qu’il en soit, l’endroit est occupé depuis la nuit des temps, comme le prouvent les traces des premiers hommes retrouvées dans les grottes situées à proximité, au-dessus des Goudes et de Callelongue.

Entre mer et terre

Les falaises spectaculaires de l’île Maïre et la mer qui s’immisce dans la passe des Croisettes font de ce bout du monde un lieu emblématique. Dégradé par une fréquentation mal maîtrisée, le Parc national des Calanques a entamé sa requalification.

Avec des précipitations annuelles très faibles, le Cap croisette est, avec tout le littoral sud marseillais et le Frioul, l’espace le plus aride de France. Soumise aux embruns littoraux, la végétation qui s’y est développée hors de toute exubérance n’en constitue pas moins un patrimoine exceptionnel. Les plantes constitutives de la phrygane sont des bijoux d’évolution, qui ont su s’adapter aux conditions extrêmes de vents, de sel et d’aridité. 

Le passage des Croisettes, qui sépare le cap de l’île Maïre, fait au plus étroit 70 mètres de large. De faible profondeur, le courant y est particulièrement rapide à cause d’un effet de goulet dû à l’exiguïté du passage. Ce mince couloir maritime était autrefois surveillé par la douane, dont on voit les bâtiments en ruine sur l’île.

Les tombants sous-marins environnants répondent au caractère grandiose des paysages terrestres. L’île Maïre est notamment colonisée par de très beaux récifs coralligènes.

Sous l’eau

Dans l’herbier de Posidonie…

On peut apercevoir dans l’herbier de Posidonie de nombreuses espèces de poissons comme la saupe, le sar, la girelle ou l’hippocampe, sans compter de nombreux invertébrés comme l’oursin diadème qui possède des piquants pouvant atteindre 10 cm, ou encore la grande nacre, qui détient le record du plus grand coquillage de Méditerranée (1 mètre de long maximum).

… et dans le coralligène

Plus en profondeur, le coralligène est un écosystème caractérisé par l’abondance d’organismes marins. Des colonies de corail rouge arborescentes se rencontrent sur les fonds rocheux obscurs, tandis que les gorgones jaunes préfèrent généralement les flancs de parois, dans des profondeurs de 10 à 30 mètres.

Poissons, tortues et cétacés…

Espèce protégée par un moratoire, le mérou brun a amorcé depuis quelques années une reconquête des fonds marins. Également protégé par un moratoire, le Corb est très rare dans les Calanques en raison de sa vulnérabilité. Il vit le plus souvent à l’abri d’un rocher ou d’une faille où il peut se cacher facilement.

Plus au large, on observe des cétacés, comme le grand dauphin et le dauphin bleu et blanc, ou le rorqual commun qui, après la baleine bleue, et avec une longueur d’environ 20 mètres, est le deuxième plus grand animal vivant sur la planète. On peut aussi apercevoir au large des Calanques la tortue caouanne, où elle vient se nourrir…

Les eaux du Parc national des Calanques recèlent de nombreux trésors qui gisent dans les fonds et deviennent ainsi de précieux témoignages des activités de l’homme depuis des millénaires.

Les épaves de l’Antiquité à la période contemporaine permettent de retracer la nature des échanges entre Marseille et le reste du monde. Outre ces épaves, de nombreux objets soulignent la présence de l’homme en mer : des amphores transportant du vin ou de l’huile, des pots à fraises que rejetaient les marins en quarantaine au Frioul, des pipes parfois ouvragées de pêcheurs

Aussi bien antiques que modernes ou contemporaines, les épaves font du Parc national des Calanques un des lieux les plus importants du littoral français méditerranéen en ce qui concerne la conservation sous-marine.

En 1903, le Liban qui, suite à une collision, coule tragiquement en quelques minutes près de l’île Maïre. Ce fait divers marqua longtemps les esprits.

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